Consommateurs bio à visages multiples

En 2012, les surfaces cultivées en France, selon le mode de production biologique, ont crû de 6 % par rapport à 2011. Pour la première fois, elles ont franchi la barre du million d'hectares puisqu'elles s'étendraient sur 1 030 000 ha, soit 3,8 % de la SAU française. De son côté, la consommation bio poursuit son essor. « Les nouvelles sont bonnes, on est définitivement loin de la niche », se félicite Elisabeth Mercier, directrice de l'Agence bio. En effet, selon le dixième baromètre de l'agence réalisé avec l'institut CSA, 64 % des Français ont consommé bio en 2012. Surtout, la part des consommateurs réguliers, ceux qui achètent bio au moins une fois par mois, s'élève à 43 % alors qu'ils étaient 40 % en 2011.

« Mais on ne peut pas caricaturer le consommateur bio », prévient Elisabeth Mercier. Les bio-quotidiens sont les plus assidus. Bien présents dans les communes rurales et les grandes agglomérations hors région parisienne, ils consomment en réalité plus d'un produit bio par jour et jonglent en moyenne sur neuf familles de produits différentes. Les bio-hebdos mangent bio au moins une fois par semaine. « Ce sont des consommateurs en devenir », suppose-t-elle. Davantage sur-représentés en Ile-de-France, ils n'ont plus que quelques pas à faire pour intégrer la catégorie des bio-quotidiens. Les bio-mensuels sont des consommateurs bio plus récents, ils se distinguent car ils privilégient également des produits non alimentaires respectueux de l'environnement. Quant aux bio-occasionnels, s'ils achètent peu de produits bio, c'est essentiellement parce qu'ils estiment que leur prix est trop élevé (à 83 %) et qu'ils n'ont pas le réflexe d'en acheter (à 76 %).

R . F.